Blog

26 Mar 2019

Le pansement

Pensee # 63

Le pansement

La chute lui avait fait très mal !!
Sa blessure invisible, cachait une plaie bien plus profonde. A l’intérieur, le cœur de Violette saignait. Son visage maquillé à la perfection qu’elle soulignait d’un sourire permanent, ne laissait rien présumer.

L’effusion de sang n’est pas la seule preuve de meurtrissure. D’autres souffrances peuvent abîmer et écorcher. Plus profondes, plus complexes, elles creusent et rongent notre âme. 
Les blessures du cœur sont les plus dures à réparer, mais il existe un remède.

Violette refusait de saigner. Cela faisait trop mal, il fallait que ça s’arrête vite !
Sa jeunesse ignorait tout du passage obligatoire vers une vie future meilleure. 
C’est ainsi qu’un samedi soir, dans une boîte, elle trouva un pansement à son cœur. Dès qu’elle l’appliqua contre elle, le baume apaisant et cicatrisant dont il était imprégné, apaisa immédiatement sa plaie. Violette pensait qu’elle avait bien fait de le choisir, lui, car il semblait avoir toutes les propriétés nécessaires pour soulager efficacement ses blessures intérieures.
Il paraissait parfait ! 
Le chagrin, s’en est allé, en quelques jours à peine. Le bonheur, la joie, l’amour, réapparurent, et Violette se croyait guéri !
Mais quelques maigres semaines plus tard, elle chuta à nouveau. La plaie se rouvrit et le mal réapparu instantanément. C’est à ce moment-là, qu’elle commença à douter de l’efficacité de son pansement. Il avait perdu son rôle de réparateur et se voyait bientôt jeté à la poubelle sans considération. Violette tenta de le garder encore un peu, puis finit par le laisser tomber tout seul. 
Elle fût très déçu car elle y croyait !
Cependant, on l’avait prévenu qu’un pansement ne servirait à rien pour soigner ce genre de lésion. Emportée par l’envie d’y croire, tournant le dos aux avertissements, elle se vanta de sa foudroyante guérison. 
Finalement, quelque peu honteuse, elle s’était ravisée. 
L’éphémère ne fait pas partie du processus de cicatrisation, et aucun pansement ne rempli aussi bien son rôle que celui du temps. 
Violette l’apprit à ses dépends.

20 Mar 2019

La fille qui n'aime pas l'hiver, au Printemps, montra le bout de son nez

Pensée # 62

La fille qui n’aime pas l’hiver, au Printemps, montra le bout de son nez

Ce sont les fleurs des amandiers qui lui ont signalé que l’hiver allait bientôt s’en aller. Toujours installée devant sa fenêtre, elle attend la fin du ballet de giboulées pour prendre l’air et venir assister à la naissance des nouvelles feuilles du jeune bouleau. Les bourgeons encore fermés de son arbre préféré, espèrent que les douces températures vont bientôt venir les caresser. Ainsi, ils écloront volontiers et apporteront une ombre légère, à la fille qui n’aime pas l’hiver. Elle s’allongera alors à son pied, et lui murmurera combien il lui a manqué. 
A l’idée de lui confier ses secrets, elle sourit de nouveau à la vie. Son cœur bat enfin comme il le faisait si bien, avant la saison dernière. 
Vingt mars. 
Elle ouvre la porte. Il fait encore bien frais, mais ça y est, le printemps renaît ! 
Le jour se lève plus tôt et sort du nid les oiseaux fin prêts à parader. 
Les babils, les gazouillis, les envolées éparpillées, promettent peu de silences et de belles journées animées. 
La nature endormie a terminée sa nuit et prépare son entrée en beauté. Et c’est au bras du Soleil qu’elle fera sa plus belle arrivée ! 
La fille qui n’aime pas l’hiver a retrouvé sa bonne humeur. Au milieu du jardin, un bouton de rose rouge s’est invité, il lui offre sa plus belle couleur. Celui de l’amour, celui du bonheur retrouvé.

Justine César

09 Mar 2019

Se cacher encore

 

Pensée # 61

 

Se cacher encore...

 

Dans le tiroir d’un vieux meuble en bois piqué, la haut dans le grenier, une lettre au papier jaunie, dormait. Personne semble ne l’avoir jamais lu. Elle est restée là, des années et était adressée à un certain Antoine. 

 

Tu souviens-tu de cet après-midi là, dans ta voiture neuve ?

C’était l’été 1939. Il faisait si chaud que tu avais voulu te garer à l’ombre de ce bel amandier, au bout du chemin qui menait nulle part. J’étais libre, j’étais jeune. Et toi, tu étais à la veille de l’épouser. Je m’en moquais! Je t’aimais. 

Tu avais posé ta main sur ma cuisse ferme et je m’étais laissé faire. 

C’était ma toute première fois, je ne pourrais jamais l’oublier. 

Cachés du reste du monde, dans ta berline bleu ciel, tu m’avais donné de tendres baisers, d’exquises caresses, j’avais perdu la tête durant quelques secondes. 

La délicatesse avait touché mon âme et mon corps se révéla femme. Je t’aimais soudain plus que ma vie. 

 

Insouciants, oubliant les conséquences, nous avions abandonné la Juvaquatre pour fuir main dans la main, loin de tous, loin de tout. Nous étions un peu fous ! 

C’était il y a bien longtemps ! Il y a 80 ans ! 

Tu vois, je n’ai rien oublié. Alors, avant de fermer les yeux à tout jamais, je t’écris sur ce morceau de papier, parce que je veux que tu saches...

Mon amour, j’ai retrouvé la voiture. Je suis retourné là où tu l’avais garé, sous l’amandier.  Elle a quelque peu changé. Le temps l’a usé, défiguré, rouillé. Je l’ai caressé de mes mains ridées, puis j’ai laissé mes yeux pleurer et m’en suis allé le cœur plus léger. 

J’emporte avec moi le souvenir de ce jeudi d’été car il fût le plus bel instant volé, de toute ma vie. 

Comme nous l’avions fait à l’époque, je crois que la vieille Renault essaye de se cacher encore... 

Notre amour ne sera donc jamais mort.

 

 

                                                                                                    Joséphine 

               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

08 Mar 2019

Journée de la femme.

Il fallait bien définir un jour pour leur rendre hommage.

8 mars

28 Feb 2019

Appelons là, Madame la farfelue

Pensée # 60

Appelons là, Madame la Farfelue.

Madame la langue française est une dame farfelue.
Elle ne sort jamais sans une belle plume et souligne son regard d’une belle encre noire. 
Elle porte toujours sur elle quelques ponctuations assorties et de jolies règles d’orthographe et de grammaire. Parfois dérangeantes, ces dernières sont incontournables et lui vont à ravir ! 
Sa subtilité lui donne un style et une beauté uniques au monde. 
Madame est élégante, distinguée et capricieuse. Mais malgré tout, elle accepte volontiers de se coucher entre des lignes bien espacées. 
Elle adore être traitée avec respect et déteste les abréviations et autres malfaçons modernes. Cependant, elle devient tolérante lorsque son amie la poésie, s’invite dans sa vie. Elle laisse alors passer les coquilles éparpillées provenant d’un cœur inspiré.
Oui, il est vrai qu’elle est farfelue et compliquée. 
C’est une grande dame ne l’oublions pas !
                                                                                         
                                                                                       JCA

26 Feb 2019

Inspirez moi!

Inspirez-moi!

18 Feb 2019

L’amour est magique

Pensée # 59

L’amour est magique 

Le vendeur de brocolis avait fait l’amour à la coiffeuse de la rue d’à côté.
Elle n’avait pas pu se retenir de rire lorsqu’il posa sa bouche sur la sienne et qu’elle sentit ses baisers parfumés. 
Il s’était plaint lui aussi de la forte odeur d’ammoniaque émanant des cheveux fraîchement colorés de sa dulcinée. Cependant, lui, ne s’était pas moqué pour autant...
L’amour était là, et comme un filtre à odeurs tenaces, il les a dissout le temps d’un instant, afin de laisser la magie opérer.

L’amour est magique ❣️

14 Feb 2019

Saint Valentin

un mot d'amour écris sur une feuille d'écolier... Et le tour est joué!

11 Feb 2019

Un duo explosif

Pensée # 57

Un duo explosif

Tout avait débuté dans les années 1970 environ.
Assise sur le banc des accusés, elle attend que vienne son tour. 
D’autres sont déjà passés. Tous ont été jugés en rapport avec leurs délits. Des peines sont tombées, sans cris ni défis.

Son heure va sonner. 
En répondant à l’appel, elle s’apprête à entendre toutes les choses qui lui sont reprochées depuis des décennies. 
Fière d’être la plus coriace d’entre tous, elle sait qu’il sera pratiquement impossible de l’éradiquer. Alors, la tête haute, le regard fixe, elle écoute attentivement les raisons de sa présence dans ce grand tribunal de marbre blanc. L’audience à huit clos, provoque des émeutes devant les larges marches du palais. 
Il faut dire qu’elle est devenue très célèbre !

A priori, on dit que tout serait de sa faute. 
Comme un venin invisible, elle s’infiltre sans se faire remarquer.
Elle avait déjà été repérée, à plusieurs reprises, mais jamais encore on l’avait identifié avec autant de précision. 
Elle s’était entichée d’un dénommé « Fléau ». Dans ce duo explosif, c’est elle qui menait la danse. Elle avait mis en place une organisation bien huilée dont les rouages ne devraient jamais faillir. Elle commençait par le plus pernicieux des exercices qui pouvait durer des années. A la suite de cela, c’est le Fléau qui s’appliquait à terminer le travail. 
A eux deux, ils étaient capables de détruire des familles soudées et harmonieuses. Ce couple explosif, qui n’était absolument pas amoureux, ne pouvait, de ce fait, comprendre le mal qu’il faisait. 
Peut-être aurait-il fallu être informé de leur complot avant de faire le moindre projet de vie?

Lorsque l’on est jeune, elle vous séduit par son côté rassurant et sa régularité constante et puis, après quelques années, nous prenons conscience qu’elle est un véritable poison. 
Elle n’est pas pressée, non, elle prend tout son temps. Son ampleur est due à sa force et à sa persévérance mais elle a besoin de quelques années pour se développer. Une fois son travail enfin accompli, elle passe la main à son ami le Fléau. C’est à ce moment précis, qu’elle est mise en cause. Quelle est montrée du doigt. 
Après avoir été charmé par sa fausse stabilité, on se met alors à la détester. 
Elle n’y peut rien, car elle a était conçu pour cela et uniquement pour cela. Et pire que tout, on la conjuguera avec le Fléau, dans les cinquante dernières années. 
Avec un rythme agréable et régulier au début de notre histoire d’amour, elle nous fait croire qu’elle est la seule à nous aider à tenir notre vie de couple à la perfection. 
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Pourtant, il nous semble qu’elle est toujours celle qui nous guide, afin de ne pas tomber dans du grand n’importe quoi ! 
On sait qu’elle n’est pas une bonne chose, qu’elle est nocive, mais on s’y raccroche comme des cons!

Elle s’éclipse immédiatement de notre couple une fois le dernier coup de masse que nous donne le Fléau. 
Se nourrissant de ses victoires, elle s’en va ailleurs pour dissiper ses effets notoires. Elle est riche en temps, sa vie à elle est à durée indéterminée. Malheureusement ce n’est pas notre cas. Nous simples humains.

Après des années de délibération, considérée trop complexe à juger, elle a été relâchée sans aucune peine.
Condamnée par tous, elle a souvent fait la une de la presse à scandale. Son existence néfaste est désormais livrée au grand jour. 
Alors, si vous aussi, elle vous pourri la vie, une solution existe :
CASSEZ LA, brisez là sans attendre ! 
Comment ? 
Et bien, il faut savoir que Elle, la Routine, déteste le déséquilibre. Et oui, elle a le vertige! 
Dès lors que vous la sentirez s’immiscer un peu trop dans votre couple, sans hésiter une seconde, abattez la à grands coups de changements. Frappez de toutes vos forces, n’ayez pas peur ! Tant pis si pour une fois, c’est elle qui souffre. 
Vous verrez, ça marche vraiment, c’est radical!

Ps: dans ces conditions, « Fléau », le divorce, ne pourra pas terminer le travail.

21 Jan 2019

Gloria et la marchand

Pensée # 56

Gloria et le marchand.

Elle voulait mettre sa vie en valise !
Gloria avait décidé de changer de destination.
Elle tria ses affaires, mit de côté celles qui lui seraient éternellement indispensables et jeta allègrement par la fenêtre, celles qu’elle voulait ne plus jamais revoir. 
A présent, il lui faut remplir sa vie en valise de choses dont elle sait nécessaire à son bonheur.
Elle part donc au magasin spécialisé :
— Bonjour monsieur, dit Gloria au gentil marchand. Je souhaite vous acheter une belle grande valise car je veux la remplir d’une nouvelle vie. J’ai une liste et je voudrais me procurer tout ce qu’il y a écrit dessus.
Gloria sort de son sac à main une grande feuille de papier beige pliée en quatre, met ses lunettes de vue et commence :
— Il me faut : des surprises en grand nombre. Peu importe la taille du moment que vous en avez suffisamment pour que ma vie en valise en contienne indéfiniment. Je vous prends tout ! Ensuite, je voudrais des boites d’éclats de rires, s’il vous plaît, débrouillez-vous pour qu’il y en ait un maximum ! 
Sachez que là où je veux aller, ma valise va rester continuellement ouverte. Oui, j’ai l’intention de sédentariser cette nouvelle existence ! Donc, il me faut impérativement un diffuseur de bonheur. Fragrance sucrée, douce avec une pointe de gingembre pour une ambiance chaleureuse. Avez-vous cela en boutique ? 
Mettez-moi aussi un puissant détachant. Il m’arrive parfois de faire des bêtises, je pense qu’il serait judicieux d’en avoir dans mes affaires. 
Si vous avez de la musique, je veux bien vous prendre des chants d’oiseaux, des bruits de vagues et un souffle de sirocco sur des champs de blé séché au mois d’août.
Oh mais je vois que dans votre vitrine vous avez du silence. C’est merveilleux ! J’en désire une grande quantité car je veux pouvoir l’utiliser sans jamais en manquer. 
J’ai aussi besoin d’une boussole pour ne pas me perdre en chemin. Je sais, c’est étrange mais cette fois ci, je dois impérativement garder le cap. Je me suis déjà trompé de route par le passé et je ne veux surtout pas recommencer !

Gloria prend une grande respiration, regarde le vendeur et lui fait signe de la main de s’approcher plus près d’elle. Elle lui tient le menton, lui tourne le visage et lui murmure à l’oreille :
— Avez-vous une dose d’amour véritable ? Je sais que c’est quelque chose de très très rare mais si vous avez cela, ma vie en valise serait parfaite !
L’homme serviable, court à droite, à gauche afin de satisfaire au mieux sa cliente jusqu’au moment où brusquement il stoppe net ses élans de fournisseur exceptionnel et se gratte le front.
— Que se passe-t-il ? demande Gloria 
Il la regarde l’air confus, baisse les yeux et dit :
— Je suis ennuyé chère dame. Tout y est, tout, comme vous me l’avez demandé mais il reste un article qui sera quelque peu différent de votre liste. Je ne sais pas comment vous l’annoncer.
Gloria perd soudain sa grâce légendaire. Elle fronce les sourcils, tort sa jolie bouche pulpeuse, croise les bras et grogne au marchant :
— Ne me dites pas que vous n’avez pas de belle et grande valise ! J’ai vraiment besoin de cette dimension-là ! Il s’agit d’y mettre ma nouvelle vie à l’intérieur ! Vous comprenez ?
— Oui, bien sûr, je comprends mais ce n’est pas la valise qui est différente. 
— Alors ? C’est quoi cet article différent ? 
— La différence, c’est que mon article est uniquement en concentré et que je n’en ai qu’un seul. Affirme l’homme timidement. 
Gloria retrouve immédiatement le sourire, décroise les bras et les lève les bras au ciel :
—Oh mais quoi de mieux que du concentré mon cher marchand ! Cela me convient aussi ! Mettez-le donc dans ma valise !

Le gentil commerçant, pose alors sa main sur son cœur et ferme les yeux. L’atmosphère de la boutique devient étrangement calme.
Gloria est interloquée lorsqu’elle voit s’échapper de la poitrine du gentil marchand, un énorme cœur rouge sous forme de fumée. Intriguée, elle n’ose plus bouger mais arrive tout de même à prononcer ces quelques mots :
—Que se passe-t-il monsieur le marchand ? Allez-y parlez, je vous écoute.

L’homme enfin libéré de son fardeau, lui avoue :
—L’amour véritable que vous me demandiez n’est autre que le miens. Cela fait tant d’années que je vous aime sans jamais oser vous le dire ! A force d’avoir retenu mes émotions, mes sentiments, il n’est plus qu’un concentré d’amour véritable. 
Joignant ses mains il implore Gloria:
—Je me ferai tout petit, mais s’il vous plaît emmenez-moi dans votre vie en valise ! 
Gloria offre le plus beau de ses sourires au marchand et lui exprime sa décision :

—Si vous me promettez qu’il est véritable alors sans hésitation, j’accepte, cher monsieur le marchand !

track