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28 Oct 2018

Embrasse moi

Pensée # 49

Embrasse moi

Je veux sentir la chaleur de tes lèvres sur les miennes. 
Que nos baisers enflammés réchauffent nos corps sous cet abris improvisé.
Les arbres seront nos seuls alliés, ils garderont le secret de ce moment volé. 
Le parfum des fleurs au dessus de nos têtes, l’épaisseur de la couverture posée au sol comme un nid d’amour, il nous rappelle qu’il est infini.

Je veux t’aimer encore et toujours.

23 Oct 2018

La danseuse et le cameraman

Pensée #48

La danseuse et le cameraman 

Il connaissait le goût du fruit défendu, il voulu y goûter malgré les avertissements d’autrui. Il faut dire qu’elle est sacrément jolie, la petite danseuse aux fossettes!

Aucune parole n’aurait remplacé les regards aguicheurs qu’elle lui jette alors qu’elle danse tout en haut de la scène. Dans l’objectif de sa caméra, il filme ce corps parfait en mouvement. Il la dévore des yeux sans jamais lui dévoiler son envie de l’embrasser, de la toucher. 

Enfin seul dans son studio, il est tard, sa journée de cameraman est terminée.
Il tri et sélectionne les centaines de prises de vues, choisi les meilleurs flous artistiques, examine les gros plans qu’il a prit d’elle tout au long de ce samedi de printemps. 
Après une bonne cigarette sur son balcon, éreinté, il se jette sur son lit, la tête enfouie dans son oreiller. Deux heures du matin, impossible de s’endormir ! 
Les images de la belle danseuse défilent dans sa tête. Elle se balance,se trémousse, tournoie, encore et encore ! Elle hante ses pensées. 
Les heures défilent, la nuit s’étire, il tourne et retourne dans don lit... Rien à faire, le sommeil ne vient pas... elle est encore là. 

Le réveil sonne longtemps, trop longtemps. 
Il ouvre les yeux, il est 6h. Courte nuit d’une heure à peine.
Un café chaud avant une douche revivifiante et le voilà assis derrière son bureau. Apathique, il pense. 
Il ne comprend pas ce qu’il lui arrive. C’est étrange, pourquoi n’a t’elle pas disparu de ses pensées? Après tout, Elle n’est qu’un modèle comme un autre non ?

Une vibration allume l’écran de son téléphone et le sort subitement de sa torpeur. Il jette un œil. Un texto fait battre son cœur. 
Elle veut le voir... Il est aux anges. 

Une soirée arrosée après un spectacle filmé et voilà la jolie danseuse et le cameraman dans un état incontrôlé. 
Une folle nuit, une nuit blanche...
Il en rêvait, elle le hantait, mais où tout ça va les mener? 

Comme on claque des doigts, elle a disparu du champs de vision.
Elle ne like plus les posts qu’il publie et laisse l’ignorance prendre sa place. 
Il devient fou, ne comprend plus! 
Quelques explications sans réelle consolation lui seront apportées: il a entendu dire qu’elle croyait sincèrement à la mort d’une histoire d’amour perdue et qu’elle voulait vraiment se retrouver dans les bras de son cameraman. 
Elle avait juste oublié que son ancienne vie amoureuse n’était vraiment pas terminée. 

Le cœur brisé, le cameraman solitaire visionne en boucle les scènes de cet amour éphémère. 
Était-il un feu de paille perdu à jamais ou comme le phœnix renaîtra-t-il des ses cendres? 
Et les mois s’écoulent...
Dans les couloirs des loges, ils se croisent comme si rien n’avait existé. 
Les faux-semblants sont des masques. Personne ne peut voir ce qui se cache derrière. Par professionnalisme, il porte le plus digne des visages lorsqu’il la frôle entre deux prises. 
Les fissures d’un cœur brisé ne se réparent que sous l’effet du temps qui passe.  Il est un ciment naturel.
Le triste cameraman comble alors son vide par un travail acharné et dort très peu. Lors de ses misérables heures de sommeil quelques peu réparatrices, allongé sur son lit, il pense encore et toujours à elle. 
Non, il n’est pas guéri même après quatre mois interminables. 

Enfin, un texto! Il vibre à nouveau. 
Elle lui écrit des lignes entières de sincérité, elle le jure. Ce n’était pas un mauvais plan. Elle y croyait assurément. 

Partie du mauvais pied, une danseuse ne peut-elle se rattraper ?
Il ne sait pas! Il n’est pas danseur, lui, son métier c’est de filmer. Il sait exactement comment prendre les gens: il les prend comme ils sont, en mouvement sur un écran, en arrêt sur une image en gros plan même un flou artistique, tout est bon pour lui, du moment que cela procure un plaisir immédiat sans contrepartie. 

Jamais il ne pourras capturer les émois de l’intérieur. 
Ce sont des émotions cachées, elles vivent dans le jardin secret de chacun d’entre nous. 
Et personne n’a la clef. 
C’est bien fait!

18 Oct 2018

Pensée des pensées

Pensée des Pensées

J’ai toujours aimé lire des histoires vraies. Que ce soit des mémoires, des biographies, des biopics, du moment que cela s’est vraiment passé, je me laisse emporter par les émotions que ces témoignages me procurent.

J’ai côtoyé beaucoup de femmes durant mes nombreuses années dans le milieu de l’esthétique. Bon nombre d’entres elles se sont confiées en toute sincérité. Jamais je n’ai trahi une confidence qui aurait pu nuire à une union aux faux semblants heureux. J’ai assistée à des baptêmes, des mariages, des divorces, j’ai même traversée ma région pour venir au chevet de clientes en fin de vie car elles souhaitaient mourir avec une manucure parfaite. Je sais, cela parait étrange comme souhait, surtout lorsque l'on comprend que l’essentiel de leur vie se trouve soudain dans le superficiel. J’ai malheureusement été m'asseoir sur les bancs d’une église où les larmes aux yeux, j’écoutais le dernier hommage qui leur été rendu. Certaines ont été emportés par une maladie grave et d’autres ont choisi leur départ définitif. Ensuite, je me suis recueilli devant une pierre en marbre fraîchement fleurie où leur nom était gravé à jamais. 
Je suis toujours ravie de revoir celles qui ont la chance de sourire encore aujourd’hui en me croisant au détour d’une rue. Leur paroles bienveillantes à mon égard me rappellent combien je les aime. 
Toutes ces femmes existantes ou disparu ont été si merveilleuses, si touchantes que je ne pourrais jamais les oublier. Elles ont tellement compté pour moi durant une longue période de ma vie, que mon envie d’écrire leur histoire est devenu mon quotidien. Mon cerveau regorge de confidences secrètes épanchées durant une des séances de manucure.

Romancer leurs vies est devenu une évidence.

A vous Mesdames …
Vous qui inspirez mes pensées et mes futurs romans. ❣️

10 Oct 2018

Le son de cloche

Pensée # 46

( lire les dialogue avec l’accent du sud si possible, c’est plus authentique !)

Le son de cloche

Paul vit dans une jolie maisonnette perchée sur une colline, au nord du village des Fifarelles. Le vent souffle souvent très fort là-bas, on le remarque aux oliviers qui ont poussé penchés à cause de lui. Mis à part ces arbres fruitiers, rien ne vient ombrager son grand jardin. Cet homme aime vivre sous le soleil de Provence, bercé par le chant des cigales.
Pierre, habite à l’opposé des Fifarelles, dans une ferme située au milieu des champs. Ce paysan cultive ses terres tout au long de l'année. C'est le maïs qui est a l'honneur cet été. Les immenses pieds feuillus sont si hauts que Paul se sent ridiculement petit. Il n’aime pas être à la vue des autres, alors il y a bien longtemps de cela, il planta une haie de cyprès. C’est arbres sont maintenant si hauts que le soleil ne peut le déranger lors de sa sieste sur la chaise longue. Il est donc très heureux de lui avoir fait barrage. Cependant, un inconvénient reste le même partout dans cette région: le vent. 
Ce village est peu peuplé mais comme dans beaucoup de villages, les cancans vont bon train. 
La vie est malgré tout paisible et chaque dimanche les habitants aiment se retrouver au bar après la messe. Cela leur donne l’occasion de parler des événements de la semaine tout en levant le coude. 
Midi, les cloches sonnent. Leurs carillons sont si fort que les discussions s’interrompent subitement. Le dernier coup de battant donne une note qui s’étire durant quelques secondes. A son arrêt complet, les conversations reprennent de plus belle. 
Paul qui se trouve dans le bar, dit à voix haute pour mieux se faire remarquer:
- Pourquoi les cloches ne sonnent-elles plus la même chose, hein ? 
Pierre tout près de lui, dit alors:
- Mais qu’est ce que tu racontes? Elles sonnent toujours pareil... FA MI RÉ RÉ MI FA FA MI REEEE.
Paul écarquille les yeux:
- Mais tu dois mal entendre mon pauvre ami, c’est DO DO DO FA dièse et elles reprennent deux fois la même chose! J’en suis sur! Et je te dis qu’avant ce n’était pas ça! Je ne suis pas fou!
- Ah pas du tout mon cher ami. Dit Pierre. C’est bien FA MI RÉ RÉ MI FA FA MI REEEE... enfin... tu n’es pas fou mais peut-être un peu sourd!

Les autres habitants présent dans le bar, assistent à la scène, avec une envie de rire qui n’aurait pas été la bienvenue. 
Le ton monte entre les deux hommes jusqu’au moment où Don Camillo, le curé, s’interpose: 
- Messieurs, messieurs, maintenant ça suffit ! Arrêtez de vous chamailler pour savoir qui de vous deux a raison. Écoutez moi bien :
De chez Paul, on entend un son de cloche différent car le vent ne vient pas couper la tonalité dans son élan. 
De chez Pierre c’est la haie de cyprès géante qui fend le vent et modifie la mélodie. 
Vous n’avez tort ni l’un ni l’autre ! Par contre pour les notes, vous vous trompez tout les deux. Et oui! Vous avez mal entendu ! 
Suivant où vous vous placez, suivant le vent, les arbres plantés, votre position, et bien d’autres choses, comme vos oreilles mal débouchées, chacun de vous entend un son de cloche différent. 
Ne restez pas planté sur votre position! Essayez donc d’aller voir par vous-même de l’autre côté ce que vous entendez avant d’affirmer des choses. Vous risquez d’être surpris! 
Je vais vous dire les vraies notes, parce que c’est moi qui tire les cordes tout les jours. Voilà, c’est: LA dièse LA dièse LA dièse RÉ dièse trois fois de suite. 
Allez, adessias tout le monde!

Don Camillo satisfait de la leçon qu’il venait de donner, sorti du bar le sourire aux lèvres en saluant les spectateurs venus l’écouter. 
Honteux, Paul et Pierre repartirent chacun de leur côté en se promettant de ne plus jamais si fier qu’a un seul son de cloche.

 

10 Oct 2018

Tu m'avais dit...

Pensée # 47

Tu m’avais dit que...

Nous vivrions une merveilleuse histoire 
Que tu te battrais pour protéger nos cœurs
Que tu me donnerais la main dans le noir
Car dès le départ, tout me faisait très peur

Tu m’avais dit que ...

Tu serais toujours là pour moi
Mais pourquoi je n’y ai pas cru?
Je n’ai pas trouvé ça drôle 
Le jour où tu as disparut
Jamais mis à part toi 
N’eut de si belles paroles

Toi tu m’as dit que...

L’amour est un présent
Qu'il se vit même imparfait 
Qu’il trace notre futur
Tu m’as dis aussi...
Que le tiens est infini

Moi je t’ai dit...

Oui pour le reste de ma vie
Nos valises si vite remplies 
Vers une destination surprise 
Pour te suivre malgré la folie
Dans un pays où mon âme revit
Oui, c'était bien moi ta promise

Nous comblons nos silences par des paroles, 
Des promesses, des désaccords, des malentendus, 
Mais si notre vie n’était pas si folle, 
Tout les deux, je crois que nous serions foutu!

Justine César

28 Sep 2018

Je ne t'aime plus

Pensée # 42 (suite)

A présent je sais.

J’ai perdu la foi en nous. 
C’est mon envie de ne plus rentrer à la maison qui m’a alertée. 
Comment n’ai-je pas compris plutôt que ton odeur, ton regard, ta voix ne m’attiraient plus du tout?
Il fut une époque où tu étais toute ma vie. Lorsque j’étais loin de toi, je ne respirais pas normalement. Et dire que je voulais vieillir avec toi et mourir dans tes bras. Ensemble nous avons construit une vie de couple, elle était ce qu’elle était, je m’en contentais et puis le temps a passé. 
Elle n’est plus désormais. 
Même si je suis triste, même si j’ai mal, je ne peux que me rendre à l’évidence, notre histoire est terminée. 
Ma rivière de larmes s’est asséchée, j’ai arrêté de l’alimenter. 
Tes caresses, tes mots d’amour, tes attentions nouvelles m’indiffèrent à présent. Tu ne rattraperas pas le passé. 
Les enfants sont partis, il ne reste que nos tête à tête qui finissent en face à face destructeurs. 
Un jour de lucidité, tu m’as demandé de te dire. J’ai chercher à savoir comment savoir.
Aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour, je te l’affirme, je ne t’aime plus.

24 Sep 2018

Des livres loin de France

Des livres loin de France

Mon témoignage se passe à st honoré, au Quebec. 

C'est sur une étagère de la bibliothèque de ce village cher à mon coeur, que j'avais envie qu'il repose. La municipalité recevra donc un exemplaire que je lui offre avec plaisir. En meme temps, Nancy, qui est cité dans mon livre, le receptionnera le meme jour. Elle retrouvera les paysages de son pays, détaillés tout au long des 234 pages. Et une dedicace personnalisée est inclue sur la 1ere page. J'offre les frais d'envoie à chaque personnes vivants à l'etranger. C'est comme ça que mon livre est tel une goutte dans l'océan. 

Bon voyage!!

24 Sep 2018

Pars et ne te retourne pas

Pars mon ami et ne te retourne pas

Après voir reçu des coups dans la gueule, après avoir veillé sur elle, tu mérites bien le soleil des tropiques.

La mort de nos parents peut être dévastatrice ou libératrice. 
Ce père sans compassion mourut quinze ans plus tôt. Son départ fut une délivrance et estompa à jamais les ecchymoses qu’il leur avait infligé. 
Usée par les blessures physiques et psychologiques, cette mère avait perdu la santé et la force de se battre. 
Elle savait que son fils serait toujours à ses côtés pour l’aider à supporter la vie. 
Un amour fusionnel née entre eux jusqu’au jour où elle aussi quitta ce monde. 
Comme un petit garçon apeuré, il lui fallut commencer à vivre sans elle. 
En quelques jours à peine, il devient un homme et prend les décisions qui s’imposent alors. Il fait table rase du passé. 
Fier, il brandit devant moi son billet d’avion et me dit en souriant :
- Ça y est, je pars! 
Il avait un rêve. Il lui avait fait une promesse. 
Il s’envole pour île où le soleil ne s’éteint que pour dormir et y dispersera les cendres de sa mère. 
Tu es parti pour une nouvelle vie là-bas.... surtout ne te retourne pas, ton passée reste ici...

A JP

24 Sep 2018

Dédicaces au Cultura de Montauban.

C'est un plaisir de faire de rencontrer mes lecteurs dans un Cultura. L'acceuil est super et on se snet dans notre univers. 

Samedi 29 septembre, de 10H à 18H je signerai des dédicaces et je repondrais à vos questions. 

07 Sep 2018

Extrait #2

Extrait # 2

Elle le regarde dormir. Il est nu, allongé sur le lit, en chien de fusil.
Son visage est reposé et sa respiration soutenue exprime la fatigue d’une journée chargée. 
La petite fenêtre de la chambre est ouverte et un léger souffle vient caresser la peau bronzée de Camilla. Elle n’a pas sommeil, il est pourtant près d’une heure du matin mais rien à faire, il lui est impossible de fermer l’œil. 
Nue elle aussi, elle reste allongée sur les draps en coton rouge. Les jambes et les mains croisées tout en regardant le plafond en bois brut, elle songe. La couverture est inutile, alors elle l’a posée sur une chaise en rotin se trouvant dans un angle de la chambre. 
Il fait si chaud que son cœur bat fort et fait vibrer sa poitrine.
Le sifflement des grillons ainsi que le grincement de la crémaillère rouillée du volet entrouvert la bercent.
Soudain, elle est surprise par des cris terrifiants venant de l’extérieur. Les battements de son cœur s’accélèrent et l’adrénaline la réchauffe en un instant sans qu’elle puisse l’en empêcher. 
D’où viennent ces voix? Se demande t-elle.
Étrangement, les grillons se sont tus. Peut-être ont-ils voulu laisser la place aux forts décibels?
Se sentant vulnérable à cause de sa nudité, elle enfile sa nuisette rose et sort de la chambre sur la pointe des pieds. L’obscurité du salon ne l’a rassure pas, elle est effrayée car les cris continuent de plus belle.
À tâtons, elle trouve l’interrupteur qui allume le lampadaire tout près de la porte d’entrée. La lumière apaise les tremblements de ses mains, alors elle profite de cette courte pause pour se servir un reste de café tiède avant de s’allumer une cigarette. Les clefs de la porte d'entrée en fer forgé sont déjà dans la serrure, il ne lui reste plus qu’à faire un tour et elle pourra enfin sortir.
Camilla tire une bouffée et se dirige vers les hurlements. Ils se sont arrêtés instantanément au même moment où elle a claqué la porte. 
Ce soir, la lune a tiré sa révérence, les étoiles ont disparus sous les épais nuages noirs et les flashs bleus dans le ciel annoncent un terrible orage. 
Le tonnerre n’est pas encore entré en danse, il ne saurait tarder. La nicotine a un effet bénéfique sur Camilla, il la calme un court moment et elle décide donc d’aller espionner ses voisins. Elle sait que ce n’est pas très convenable mais sa peur lui a fait perdre toute notion de politesse et de respect. 
Que va t'elle découvrir si elle s'approche trop près de la clôture en haie de buis?
Et si de l'autre côté il y avait quelqu'un qui l'observait aussi ? 
A pas de loup dans l'herbe fraîche, elle avance pieds nus vers l'endroit où elle pense que proviennent les cris. 
Tout près à présent, elle tourne la tête et tend l'oreille tout en continuant de tirer sur sa cigarette. L'incandescence du bout rougit, crépite et la fumée blanche sortant de la bouche de Camilla s'envole dans la nuit noire. 
Cinq minutes passent et plus aucun bruit n'est revenu. Elle attend sans bouger la tasse vide à la main. 
L'orage gronde de plus en plus fort, il s'est rapproché. Les éclairs précèdent le tonnerre et leur écart de temps n'est plus que de quelques secondes.
Camilla sent les gouttes de pluie tomber sur sa tête mais elle semble si obstinée à en savoir plus sur ces hurlements que rien ne l'arrête. 
Le temps d’un flash d’éclair plus long que les autres, elle aperçoit des yeux rouges la fixer de l’autre côté de la haie. 
Elle recule subitement, stupéfaite par sa vision inopinée. Le tonnerre est si bruyant que les vitres du salon vibrent étrangement. Tout à coup, l’une d’elles se brise en se fracassant sur le sol. Camilla accourt vers la maison à toute vitesse, ses cheveux sont trempés et sa tenue laisse apparaître certains détails intimes de son corps. 
Elle ramasse les morceaux de verre avec les mains qui ont repris leur tremblements et sans y prendre garde, elle sent une pointe fine et tranchante glisser lentement dans la paume de sa main. 
Elle pousse un cri en regardant tomber les gouttes de sang sur le plancher vernis. La douleur n’a pas encore atteint les terminaisons nerveuses de son cerveau, elle ne saurait tarder. Après de courtes secondes, Camilla hurle enfin à gorge déployé à la vue des ligaments sectionnés au milieu de sa main.
Rex, son berger allemand a réussi à entrer par la fenêtre cassée et se dirige droit devant la flaque de sang. De sa truffe humide, il la renifle. Cette odeur réveille son instinct bestial et sous les yeux choqués de sa maîtresse, il se met à la lécher goulûment. 
Le goût du sang humain est inconnu de cette bête, il a l’air d’aimer ça puisqu’il lape jusqu’à la dernière goutte.
Son festin terminé, il lève la gueule et regarde avec une sale intention la blessure sanguinolente de sa maîtresse. Camilla lève la tête et lui dit:
-Non Rex! NON! ....

Paolo ouvre enfin les yeux, il est tout juste six heures du matin. En arrivant dans le salon, il voit le sol inondé de sang. Soudain, il panique. Camilla ne répond pas à ses appels, Rex non plus. Où sont-ils ?
Le garrot qu’elle avait tenté de se faire avant l’arrivée du chien est en lambeau près des morceaux de vitres. Un grand couteau à la lame affûtée baigne dans la flaque rouge séchée. Il remarque également des empreintes de pas de l’autre côté, celles-ci lui semblent étranges. Sur le sol, l’impression du pied droit est normale alors que celle du pied gauche n'est qu'une traînée interminable d’hémoglobine.
Que s’est-il passé? 
Il repense au début de la soirée qui avait si bien commencé. L’excellent vin qu’il choisit pour la desinhiber avait eu l’effet escompté. Tout était si parfait !
Il jette un coup d’œil par l’encadrement de la fenêtre cassée.
Par chance, la pluie n’a fait aucun dégât.

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