Blog

23 Jan 2020

Boomerang invisible

Le Boomerang invisible


Le boomerang produit un effet incroyable si nous savons l’utiliser.
On lance énergiquement ce morceau de bois en forme de coude et il nous revient avec la même puissance. Il y a bien longtemps, cette prodigieuse invention servait d’arme pour chasser.
Aujourd’hui, nous l'utilisons plus comme un jeu d’habilité. Cela étant, il peut encore être exploité en tant qu’arme.
D’ailleurs, tout le monde s’en sert déjà, sans même le savoir.

Lorsque dans un monde surpeuplé, la promiscuité crée un manque d’oxygène, l’atmosphère devient toxique et rend une partie des habitants agressifs, nerveux et désagréables. Leurs mots, leurs réflexions, leurs attitudes, souvent incontrôlés, engendrent des conflits qui ne devraient même pas exister.
Heureusement, l’autre part de la population, beaucoup plus pacifique, refuse d’être polluée par ces êtres quelque peu abjects et malheureux. Alors, elle se sert du boomerang invisible.

Cette arme s’emploie dématérialisée pour une plus grande efficacité. Elle est merveilleuse, magique et par chance, elle se trouve à la portée de tous. Encore faut-il savoir l’utiliser !
La manier est très facile, c’est juste une question d’entraînement.
Il suffit de lancer de la complaisance, des sourires, de la joie envers et contre tous et attendre que le boomerang invisible revienne en pleine figure. Normalement, ça marche à tous les coups. Ne pas hésiter à pratiquer autant de fois qu’il vous plaira. En quelques semaines, il vous sera indispensable.

Précaution d’emploi :
Attention au retour si l’objet est mal employé.

Ce produit testé sur des milliers d’humains et est désormais d’utilité publique.

17 Jan 2020

Ami fidèle

Ami Fidèle

Pourvu d’une sincère et profonde loyauté, il est le seul qui ne nous déçoit jamais. On ne lui a pas appris à être comme ça. C’est en lui. C’est dans sa nature.
Il ne lui manque que la parole. Alors, tout se passe à travers son regard, son comportement.
Il saute, aboie, remue la queue, dès qu’il voit son maître arriver. Il est content de le retrouver même après avoir patienté de longues heures, seul dans sa niche ou son panier.
Il jappe pour garder, grogne pour protéger et pleure pour demander. Il chérit la main qui le caresse, qui le nourrit, qui le dresse. Il a besoin d’entendre une voix qui le rassure, qui l’accompagne dans les moments où il se sent vulnérable. Il nous donne toute sa confiance sans aucune appréhension.
Qu’il vive dans un château, un studio ou sur un trottoir, il aime son maître et lui est dévoué jusqu’à la fin.
Sa vie est si courte, qu’elle mérite d’être riche et intense.
Nos gestes, nos actions, nos paroles comptent beaucoup pour lui.
Un chien est un ami fidèle. Son attachement reste unique, incomparable. Il nous rend encore meilleurs, nous prouve qu’en réalité, il suffit de peu pour être heureux.

                                                                                                                                      Justine César

07 Jan 2020

Assise sur une étoile

 

Pensée # 90

Assise sur une étoile

Assise sur une étoile, j’ai regardé notre petite planète.
Comme elle est belle ! Elle est parfaite. Toute ronde, toute bleue ! Magnifique petite planète vue d’ici ! Elle est si loin qu’elle me fait penser à une boule de bowling suspendue dans le vide. Elle brille, étincelle !
De là, j’aperçois juste les continents, mais si je regarde de plus près, je suis capable de voir d’autres terres, de toutes superficies, de formes et de couleurs différentes, éparpillées entre mers et océans.
Installée dans l’infiniment grand, tout, sur terre, me semble insignifiant, ridicule même. Ici, dans le bleu profond de l’univers, je suis juste moi et ça me suffit ! Je n’ai besoin de rien ! C’est drôle, j’ai comme l’impression d’être totalement détachée de ma vie humaine. Loin des soucis, des bruits, et des choses qui me nuisent. Plus près de mon MOI. Juste lui et moi.
Je suis si bien ! J’adore ce sentiment de paix intérieure ! Il me va bien au teint et me donne une bonne humeur.
Malheureusement, je ne peux pas rester assise là bien longtemps, et même si je n’en ai pas envie, je dois retourner sur ma planète, car c’est là où je vis. Chaque jour qui passe sur terre, j’expérimente, j’apprends, je grandis. Je me dis que ce serait dommage de rater ma courte vie sur terre, alors je redescends, tant pis !
Seulement, à présent tout est différent. Mon esprit a gravé au plus profond de lui-même, ce puissant sentiment de détachement. Il est là, ancré en moi pour le restant de mes jours.
Lorsque je me sens mal, qu’une situation m’échappe où me gâche le plaisir, je ferme les yeux un instant, et je revis mon voyage là-haut dans les étoiles, loin, très loin, là où plus rien n’a d’importance. Je ressens immédiatement cette légèreté qui me permet de garder le contrôle.
Et même si quelques larmes s’échappent de mes yeux, elles ne font que passer. C’est d’ailleurs de cette façon-là, que je sais que toutes les émotions qui sont à l’intérieur de moi fonctionnent.
Je retourne souvent sur cette étoile, c’est le seul endroit au monde où rien ne peut m’atteindre.


Justine César

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

01 Jan 2020

La prophétie de la nouvelle année

La prophétie de la nouvelle année

Voici la plus belle prophétie qu’il soit pour cette nouvelle année. Il est dit que 2020 sera chargée d’instants présents à savourer, de grandes décisions à s’accorder et de changements à accepter. Cette prédiction véritable a le pouvoir extraordinaire d’apporter énergie, bonheur et force à celui qui l’accueille et qui saura la partager.

Justine César

19 Dec 2019

C'était donc toi (concours de nouvelle magasine au féminin)

                                               C’était donc toi !

Il pleut. Juliette, la jeune fille pâle aux yeux noirs, s’en moque. Elle veut retourner là-bas. Entendre cette voix qui lui dit de si belles paroles. Elle enfile son ciré rouge, cache sa longue natte brune dans la capuche, et d’un pas décidé, s’engage pieds nus sur le chemin de terre qui mène dans le bosquet à quelques mètres de là. Juliette déteste les chaussures, elle dit qu’elles sont faites pour perdre le contact avec la terre. Timide et réservée, son imagination déborde et lui permet de vivre des histoires fantastiques impossibles à raconter.                                                                                                     Les minutes s’écoulent, la pluie n’a pas eu envie de lui laisser un instant de répit. Comme une caresse délicate, le vent effleure ses joues, emportant avec lui les fines gouttes de bruine. Juliette sourit en s’essuyant les cils surchargés de perles d’eau tombées du ciel. Rien ne pourrait l’empêcher de venir ici. Elle, ce qu’elle aime, c’est piétiner la mousse verte qui jonche le sol et écouter cette douce voix venue de nulle part.                                                                        

Voilà plus de quatre mois que Juliette se rend là où personne n’ose s’aventurer. Un jour, quelqu’un a dit que ce bosquet était maudit. Elle ne croit pas à ces sornettes. Il est vrai qu’à plusieurs reprises, elle a entendu une voix masculine chuchoter. Elle est persuadée qu’un jeune homme se cache derrière un de ses grand chênes centenaires et qu’il l’attend, elle. Voilà pourquoi Juliette vient ici contre vents et marées. A plusieurs reprises, elle a aperçu une ombre disparaitre furtivement derrière les arbres du petit bois. Alors, convaincue d’être observée, elle s’amuse en sautant au-dessus des fougères avant de plaquer son dos contre le corps d’un immense saule blanc. Elle halète, ferme les yeux, pinçe les lèvres, cherchant à être surprise d’un instant à l’autre. Elle s’autorise peu de secondes de calme puis la voilà repartie dans ce jeu grisant. L’ombre se déplace de droite à gauche presque en même temps que Juliette mais jamais elles ne se retrouveront nez à nez.                                                                                                

Après de longs mois de distraction intensive, cet après-midi-là, Juliette stoppe net sa frénésie devant le plus grand pin parasol situé à l’opposé du bosquet. Le cœur encore palpitant, elle s’approche de lui, comme attirée, happée. Elle pose ses pieds nus sur les vieilles racines proéminentes et colle sa joue gauche et son buste frêle contre le tronc de ce vieux résineux. Même si elle ne peut en faire le tour, elle le serre fort dans ses bras. Dans sa poitrine, les battements ont changé de rythme. Ils sont plus calme, plus doux. Brusquement, Juliette ressent une chaleur l’envahir lorsqu’elle entend cette voix masculine lui dire qu’elle est celle qu’il attendait depuis des siècles.

 

 

 

 

 

 

 

19 Dec 2019

Divin sentiment (concours de nouvelle magasine au Féminin)

Divin sentiment

 

Le cerveau est une machine formidable qui enregistre et stocke les souvenirs dans un endroit bien caché. Refusant de nous laisser en manque une fois le calme plat des dernières années de notre existence, à compte-goutte, il fait ressurgir de notre mémoire les plus merveilleux moments afin de maintenir en nous une joie immense. C’est ainsi que nous quittons ce monde plus volontiers. Enfin, j’aime à le croire.                                                                                                     A l’aube de mes quatre-vingt-douze ans, j’attends, assise sur ce banc de pierre peint en blanc comme la couleur de mes longs cheveux. Je remarque un jeune homme qui s’approche de moi. Il est beau. Son regard aux yeux verts me fait penser à celui d’un homme qu’il me semble avoir connu. Ma mémoire me joue des tours, je me trompe peut-être. Ce garçon grand et élancé s’assoie à côté de moi et pose délicatement sa main sur mon épaule. Je sens sa chaleur. Elle me fait du bien. Il vient plus prés et m’embrasse tendrement sur la joue. Je me laisse faire en fermant les yeux. Oh mon dieu, qui est-il et pourquoi ai-je droit à cette attention ? Je souris car je sens mon cœur battre dans ma poitrine. C’est étrange, je suis avec un inconnu qui m’embrasse, moi. Si ce matin je ne m’étais pas regardée dans le miroir, je pourrais m’imaginer avoir quinze ans et croire qu’il est mon amoureux. Mais je sais que c’est faux puisqu’il ne me donne pas un baiser sur la bouche, et je n’oublie pas non plus que mon visage est celui d’une très vieille dame. Le temps des amours est révolu pour moi, il me faut bien l’admettre.                                                                                                                        Quelques minutes passent et deux beaux jeunes hommes et une ravissante brune le rejoignent. Même si je ne les connais pas, je suis contente d’être entourée et je pense vraiment qu’ils sont là pour moi ! Je ne me souviens pas la dernière fois que j’ai eu de la visite, alors j’en profite sans me poser de question. La femme s’accroupit face à moi et pose ses mains sur mes cuisses décharnées. Je la regarde droit dans les yeux et ose mettre mes mains sur les siennes comme si j’étais liée à elle, comme si nous nous connaissions. Je suis si bien en sa présence. Les battements dans ma poitrine s’intensifient, j’ai même l’impression que mon âme se revivifie. Divin sentiment. Dès l’arrivée des quatre inconnus, j’ai senti mon corps s’éveiller. Leurs voix, leurs paroles m’ont soudain renvoyée dans mon passé.                      L’après-midi touche à sa fin, leurs éclats de rires, leurs gestes tendres envers moi me reviennent soudain en mémoire. Ça y est, je sais. Ce sont eux, ce sont mes enfants, mes amours. Il n’y a qu’eux qui ont le pouvoir de faire cela à mon cœur.

14 Dec 2019

La lettre au Père Noel

Pensée # 89

La lettre au Père Noël

C’est l’histoire presque vraie de Marinette qui écrivait sa lettre au Père Noel.

Dans un village non loin d’ici, vivait la petite Marinette.
Comme beaucoup d’enfants à travers le monde, le 1er décembre, elle écrivait sa lettre au père Noël puis l’envoyait au pôle nord.
Le matin du 25 décembre, elle ouvrait ses cadeaux déposés au pied du sapin. Une joie immense emplissait son cœur jusqu’à l’heure où la magie de Noël s’achevait.
Les onze mois suivant, elle sombrait dans une grande tristesse.
Le temps lui semblait si long !

À l’opposé des autres enfants, Marinette grandit en cultivant cette croyance au plus profond de son âme. Il en était ainsi.

Aujourd’hui, elle est une jolie jeune femme, qui ne ressemble à aucune autre. Discrète et introvertie durant de longs mois et pétillante et extravagante du 1er au 25 décembre au matin. Personne ne connaît la vraie raison de ce changement radical.
Moi je sais ce qui la rend si différente.
Marinette attend l’amour de sa vie emballé dans un gros paquet doré.
C’est alors que tous les 24 décembre au soir, Marinette s’apprête, se fait belle et étincelle. Vêtue de rouge et blanc, elle l’attend la nuit entière, assise au pied du sapin. Au petit matin du 25, le lait chaud, les biscuits à la cannelle et les chocolats au praliné, posés sur la table, ont disparu. Marinette ne comprend rien. Le père Noël lui a encore posé un lapin ! Pourtant, dans toutes ses lettres, elle n’a cessé de lui demander la même et unique chose :

De l’amour pour toujours.

Ce n’est pourtant pas compliqué de m’offrir de l’amour !
Je crois savoir pourquoi, pense Marinette. Comme d’année en année, ma commande reste la même, le père Noël a mis de côté de l’amour pour moi, mais avec le temps, il en a entassé tellement, qu’il ne sait plus comment faire pour emballer une si grande quantité. Voilà, l’explication ! se conforte-t-elle.
Marinette passa alors sa vie ainsi. Déçue mais confiante. Entre mélancolie et euphorie.

La raison simple ne lui effleura malheureusement jamais l’esprit, sinon elle se serait certainement tournée vers un site internet spécialisé !

L’homme à la barbe blanche n’ouvre que les lettres écrites de la main innocente d’enfants qui ne commandent pas de sentiments.

Ignorant cela, Marinette ne se résoudra jamais à ne plus écrire au seul l’homme auquel elle croit vraiment !


Justine César

12 Dec 2019

Nouvelle : La reliure en cuir rouge (concours du 9/11/2019)

                                                                             La reliure en cuir rouge

 

 

Leur rencontre eut lieu en novembre dernier dans la librairie côté gauche de la rue des Vents contraires. Cela avait été comme une évidence. Il ne pouvait en être autrement. Leurs âmes s’étaient reconnues. Ils ignoraient tout du mystère qui planait autour de l’attirance entre deux personnes. Ils avaient juste ressenti, au plus profond de leur être, un étrange sentiment, bouleversant, déroutant. C’est à l’instant précis où la main de Romuald frôla involontairement celle de Victoria, que leurs cœurs s’étaient mis à battre à l’unisson. Sans dire une seule parole, seulement en se fixant du regard une fraction de seconde, une force invisible décida de les réunir pour l’éternité.

 

La douce Victoria vit seule depuis l’âge de dix-sept ans. Afin de ne pas sombrer dans la folie, à la suite de la mort accidentelle de ses parents, elle développe sa passion pour la peinture artistique. Chacune de ses œuvres est une sorte de message venu d’ailleurs, et si elle autorise quelqu’un à contempler l’une d’entre elles, il est utile d’être averti sur l’aspect mystique qui s’en dégage. C’est à travers ses croquis que l’on arrive à définir son caractère et à mieux comprendre ses lubies. Victoria n’expose pas ses toiles par peur des jugements. Une fois qu’elles sont terminées, elle les entasse dans un coin et laisse le soin aux araignées d’y construire leur nid. Malheureusement, ces œuvres parfaites sont juste son exutoire, comme une porte ouverte sur sa mystérieuse vie. Si elles avaient été en vente, Victoria aurait été une artiste de renom, mais elle se moque d’être reconnue comme telle. Elle est une jeune femme délicate et attentionnée qui ne demande rien de plus qu’on la laisse tranquille dans son petit atelier. Vivant seule au bout du chemin des Alouettes, elle aime la solitude, Mozart, le thé glacé et la lumière. Seule héritière de la fortune laissée par ses parents, elle n’a aucun besoin financier, et consacre donc le plus clair de son temps à la peinture. Victoria aime aussi les livres, mais uniquement ceux qui comportent de jolies images. Il est important pour elle que celles-ci soient présentes, à chacune des pages. Elle n’aime pas lire, elle déteste ça et se contente de regarder les dessins et autres illustrations.

Avant de commencer une œuvre, Victoria s’adonne à un rituel bien à elle, et ce, depuis des années. Tout d’abord, elle allume une bougie aux parfums de cannelle et de clou de girofle, ensuite elle attend que la pièce s’emplisse de ces senteurs aux saveurs lui rappelant les plus beaux souvenirs de son enfance. La flamme danse joyeusement et au fur et à mesure que la cire fond, l’ambiance du petit atelier s’habille de chaleur et de grâce. De là, vient immédiatement la concentration dont Victoria a besoin pour jouer le rôle qui la rend heureuse et vivante. Dans sa main droite, l’artiste tient avec grâce le pinceau en martre qu’elle agite au gré de son inspiration. Elle aime tant la solitude qu’elle se sent capable de passer des heures et des jours entiers dans son petit atelier à la porte d’entrée vitrée. Comme une invitée privilégiée, la lumière entre par là sans frapper et offre à Victoria son plus bel éclat. L’artiste tient alors dans sa main gauche les tubes de couleurs douces et acidulées qu’elle a choisies pour aujourd’hui. Avec stratégie, elle doit déposer chacune d’elle sur la palette en bois usée qui semble fin prête à se laisser caresser du bout de la houppe. Ce n’est qu’une fois la tête poilue plongée dans une couleur que la danse sensuelle peut commencer.

Face à la toile immaculée, Victoria attend le bon moment pour retranscrire ses plus belles émotions. Elle attend encore, encore un peu, encore quelques secondes…puis vient l’instant magique où la touffe de poils imbibée de bleu pastel glisse délicatement sur la surface plane et rugueuse. La main de Victoria ne fait soudain plus qu’un avec le pinceau comme s’il faisait partie intégrante de son corps. Les yeux fixés sur les courbes qu’elle dessine, une douce mélodie s’échappe de sa bouche fermée. Les notes qu’elle fredonne sont aussi douces que les couleurs des tableaux qu’elle crée. Il plane dans ce petit atelier bondé d’œuvres inavouées, un parfum de bonheur à l’état pur. Seule Victoria connaît son secret. Jamais personne n’ose venir y mettre un pied. D’un caractère docile et discret, Victoria sort rarement de chez elle, et préfère la compagnie des ustensiles nécessaires à son art. Il lui faut cependant se rendre au village de temps à autre pour se ravitailler en victuailles, mais surtout en fournitures. Coiffée d’un chapeau de paille usé, elle grimpe sur sa bicyclette verte et pédale calmement face au vent léger. Sa jupe se soulève et laisse dévoiler ses jambes blanches et fermes. Une fois arrivée aux portes du village, elle stoppe sa course et pose son vélo contre le tronc du vieux chêne-liège. Dans les ruelles pavées, Victoria rase les murs en espérant ne croiser personne. Sa timidité lui oblige à baisser les yeux chaque fois qu’un gentilhomme tente de s’approcher de son joli minois. Il faut dire que sa beauté est rare par ici. Pour les gens du village, Victoria est une personne étrange. Cette orpheline est une source de commérages inépuisables. Chacun s’en donne donc à cœur joie. C’est sûrement la couleur anormale bleu-turquoise de ses yeux qui les dérange. Ou bien alors serait-ce son sourire délicieux qui ne semble jamais la quitter ? Tout sur elle est propice aux bavardages.

Elle porte toujours des vêtements d’un blanc irréprochable et sa longue natte blonde parfaitement tressée, donne à supposer qu’une autre personne partage sa vie. Qui peut bien réaliser cette coiffure ? Victoria elle-même ne pourrait pas, c’est certain. Mais alors qui ? Qui vit avec elle ? Et pourquoi n’y a-t-il jamais aucune tache de peinture sur ses tenues ? Pourquoi n’expose-t-elle pas ces œuvres au grand public ? Toutes ces questions inutiles brûlent les lèvres de tous les curieux. Victoria en joue et laisse ainsi courir les cancans à son sujet afin de nourrir les discussions stériles de ceux qui ne savent pas. Une fois son panier en osier bien rempli, elle remonte sur son vélo, coince sa jupe entre ses cuisses et pousse sur la pédale droite de toutes ses forces pour enclencher les grandes roues. En quelques secondes, elle atteint une vitesse suffisante pour se permettre de lâcher les mains et les lever en l’air, en criant son bonheur aux nuages au-dessus de sa tête. Elle arrive enfin à sa maisonnée qui se situe plus loin que le champ de blé du fils du minotier. Sur le chemin, elle rit en pensant à tous les regards indiscrets auxquels elle a eu droit. Elle sait qu’ils ne savent pas et qu’ils imaginent que sa vie est des plus communes. Pourtant, elle ne l’est pas, loin de là !

Voilà bien des années que Victoria a abandonné l’idée de connaître l’amour. Elle trouve que le contact humain est compliqué et un jour, elle a entendu parler du mal que cela faisait lorsqu’une rupture entre deux amoureux se produisait. Il paraîtrait que cela fait un mal de chien et qu’il faut des années avant de ne plus souffrir. Le cœur saigne et il tache tout sur son passage. Victoria n’a pas envie d’avoir de taches, elle n’en fait pas elle-même quand elle peint, alors elle refuse que ce soit par la faute d’un chagrin d’amour que sa vie se salirait. L’idée même d’essayer de tomber amoureuse l’effraie. Elle dit que le terme : tomber amoureuse est bien choisi et qu’il veut bien dire ce qu’il veut dire. « Tomber » Tomber c’est se faire mal. Tomber c’est s’écorcher, saigner, pleurer et patienter longtemps avant de cicatriser. Victoria a décidé qu’elle ne tombera jamais amoureuse d’un homme, d’un vrai. Elle y parvient tant et si bien qu’on ne la voit à aucun moment accompagnée. Pourtant, elle est toujours souriante et radieuse. Comment peut-elle ? L’amour fait pourtant partie des bonheurs de la vie, il est là pour nous la rendre plus belle ! Victoria possède-t-elle une recette ?

Romuald est un de ses plus grands admirateurs, mais Victoria ne le sait pas. Il est le libraire du village et vend entre autres quelques babioles comme de la quincaillerie, de la petite mercerie et des fournitures de peinture artistique. Il est donc le commerçant le plus visité par la douce Victoria. C’est une chance pour lui de la recevoir chaque semaine. Victoria ose parler uniquement à Romuald, car il est un très bon conseiller dans beaucoup de domaines. En plus d’être un expert dans les nouvelles techniques et matériels dédiés à l’art, il connaît tous les livres qui dorment sur les étagères de sa boutique désordonnée et poussiéreuse. Victoria achète presque tout chez lui. Comme elle lit vraiment très peu et que cette faiblesse la met mal à l’aise, elle se laisse guider par le seul homme à être bien informé. Il sait exactement les livres qui pourraient plaire à sa cliente favorite. C’est pour cette raison qu’il se débrouille toujours pour se procurer, chez son fournisseur, des bouquins avec beaucoup d’images afin de la voir revenir chaque début de semaine et ainsi la satisfaire. Il ignora la cause de cet engouement jusqu’au jour où Victoria lui confia que ces illustrations colorées et imaginaires ont le pouvoir de calmer sa frénésie artistique lorsque celle-ci part dans un délire picassoien. Romuald a été aussitôt envoûté par cette explication farfelue. Il fondit littéralement face à l’extravagance des propos de la jolie artiste. Atrocement timide lui aussi, il ne démontre alors aucune sorte d’attirance envers elle et préfère savourer le délice de l’instant en attendant la semaine suivante. Cette visite coutumière est une sorte de drogue pour Romuald, il ne peut plus s’en passer. Il aurait aimé se procurer des nouveautés quotidiennement afin de la voir tous les jours dans sa boutique. Il n’en dort plus, rêve d’elle chaque nuit. Mais jamais il n’osera lui faire part de ses sentiments cachés.

 

C’est une semaine particulière pour Victoria. Habituellement, c’est le lundi qu’elle fait le trajet à bicyclette pour se rendre chez Romuald. Après avoir passé deux jours sans pouvoir s’arrêter de peindre, Victoria remarque qu’il lui manque quelques-unes des couleurs importantes à sa dernière création, elle ne peut donc pas terminer et décide de faire une entorse à la règle. Elle enfile une petite robe blanche et monte sur son vélo avec précipitation. L’été touche à sa fin, mais, malgré cela, le soleil refuse de prendre du repos et sans y prendre garde les joues de la jeune femme rougissent sans qu’elle ne puisse rien y changer. Les pommettes écarlates lui donnent un air quelque peu coquin. Alors, en ouvrant la porte de la boutique, le libraire tombe définitivement sous le charme. En un instant, son cœur bat la chamade et une idée lui vient. Il s’empresse de monter sur la grande échelle du fond à gauche et attrape sur la plus haute étagère un ouvrage à la reliure en cuir rouge. Il décide que c’est aujourd’hui qu’il va offrir ce livre ancien et précieux. En tendant ce dernier à Victoria, leurs mains s’effleurent et Romuald rougit en une fraction de seconde. Cette indélicatesse incontrôlée, permet à la jeune artiste de comprendre immédiatement qu’un message se cache derrière le titre. Cependant, afin de ne pas mettre mal à l’aise le gentil libraire, désormais couleur pivoine, elle garde un air détaché. Elle sourit et accepte les yeux fermés ce présent, car elle imagine que le titre pourrait avoir un rapport avec l’état de gêne de Romuald. En tenant le livre dans ses mains, du coin de l’œil, discrètement, elle regarde la couverture. Elle veut découvrir si l’intitulé est bien celui auquel elle pense, mais avant tout, il lui faut la nettoyer. Ce vieil ouvrage, passé de mode, était rangé si haut dans la bibliothèque que le plumeau au long manche ne pouvait l’atteindre. Romuald finit par ne plus s’en préoccuper. Il savait qu’un jour, il l'offrirait à la bonne personne.

C’était sûrement pour aujourd’hui, et pour la jolie peintre. Victoria, passe la paume de sa main sur la couverture rouge, et observe l’épaisse poussière s’envoler dans les airs et aller droit sur le libraire qui ne peut s’empêcher d’éternuer à plusieurs reprises. Victoria s’excuse poliment avant de pouffer, une main devant la bouche. Elle croit que Romuald n’a pas souhaité l’épousseter lui-même, car il voulait sûrement qu’elle puisse découvrir, devant lui, le fameux titre qui n’est autre qu’un message, une invitation : Rendez-vous au moulin.

Par chance, les joues de Victoria n’ont pas perdu leur couleur écarlate et il est donc impossible de déceler le moindre embarras. Elle s’empare du livre et le blotti contre sa poitrine. Elle n’oublie pas de remercier une dernière fois Romuald avant de quitter expressément la librairie. Elle jubile. Sur le chemin du retour, elle pédale, le cœur léger, pressé de rentrer se préparer pour cette nouvelle aventure.

Victoria sait désormais que tout commence maintenant, mais elle ignore encore quand cela va se terminer. Elle ne veut pas y penser, car tout ne dépendra que d’elle. Une chose est sûre. Elle a bien un rendez-vous et il est temps de se préparer comme elle sait si bien le faire. Cette fois-ci, Victoria suppose que ce sera différent. Le livre à la reliure en cuir rouge a parlé tout seul, il ne pourra y avoir d’autre issue possible. Elle s’apprête alors, à la plus extraordinaire des histoires qu’elle n’ait jamais vécues. Elle va pouvoir s’exprimer à nouveau, vibrer plus fort, aimer à en mourir et exprimer la plus petite comme la plus belle des émotions cachées en elle. Elle va exister, vivre encore plus intensément.

 

Les deux mains dans le dos, appuyées contre la façade du petit moulin à vent, Victoria se laisse bercer par le chant des cigales encore bien éveillées. Il est vingt et une heures. Les cheveux lâchés virevoltant au rythme d’un souffle tiède, elle l’attend impatiemment. Le mur en vieilles pierres sur lequel elle est adossée, a connu bien des tempêtes et des canicules, car il est situé tout là-haut sur la colline, là où rien ne l’épargne, où rien ne lui veut du bien, excepté le vent. Situé entre des vallons plus ou moins hauts, il est le seul qui les domine. La mousse verte et le lichen ont épousé les surfaces presque en totalité, mais on peut encore apercevoir, de-ci de-là, la couleur grise des rocs qui étaient utilisés à l’époque. Victoria caresse avec délicatesse du bout des doigts la douceur de cette plante envahissante. Soudain, un frisson lui traverse le corps alors qu’elle s’imagine toucher la peau d’un étranger. Cela ne s’est encore jamais produit dans sa vie, et ce genre d’émoi l’amène à un songe déroutant, mais tellement bon ! Ce jour-là, il fait doux. La peau de Victoria brille sous l’effet de la chaleur encore présente et une succession de sensations la trouble sans qu’elle veuille y mettre un terme. La brise caresse avec douceur la peau du visage clair de la jolie jeune femme. Elle ferme alors les yeux un instant pour savourer encore un peu plus ces délicieuses secondes. Soudain, une rafale inopinée la fait frissonner alors que sa jupe fleurie, en tissu fluide, révèle ses genoux aux moineaux et autres volatiles encore présents à cette heure tardive. Perchés sur les plus hautes branches des oliviers tout près de là, ils donnent un dernier récital avant de rentrer dans leurs nids de paille séchée. Les pieds nus dans l’herbe parsemée de pivoines et de fleurs des champs, Victoria se laisse emporter dans ce moment fort plaisant et le prolonge jusqu’à oublier la raison de sa présence ici. La température est clémente ce soir. Il flotte dans l’air un merveilleux mélange de parfums de sucre et de rose blanche.

— Comme c’est agréable cette douceur ! C’est tout de même étrange, pense Victoria, je suis certaine qu’aucun pied de rosier ne peut pousser sur cette hauteur, mais alors d’où peut bien provenir ce doux parfum qui apaise mon âme et réveille mes sens ?

Elle meurt d’envie de se retourner pour voir d’où vient cette odeur délicate, mais soudain elle s’immobilise. Le temps se suspend. Elle ressent un affolement des battements de son cœur alors qu’une chaleur inconnue vient envahir son ventre en une fraction de seconde. Son corps lui semble devenir léger comme s’il s’envolait vers le ciel étoilé. Elle ne connaît pas cette sensation agréable et choisie de se taire pour ne pas la voir s’en aller. Se délecter en silence et la seule façon de profiter encore. Le soleil s’apprête à se coucher en laissant la place à l’objet céleste qui va éclairer la nuit de son dernier croissant. Les minutes s’écoulent et le ciel se pare lentement de son plus beau manteau couleur bleue nuit. Puis, c’est au tour des étoiles de venir sublimer cette immensité de velours. Victoria lève la tête et regarde ce spectacle qui lui est offert sans pouvoir dire un seul mot. C’est magique tout simplement ! Dans son champ de vision, elle ne peut faire abstraction des immenses ailes en bois exceptionnellement calme ce soir. Il arrive fréquemment qu’elles s’affolent et rompent la monotonie de l’immobile, de leur danse synchrone. À présent, c’est le calme plat. Il est vingt et une heures trente. La brise a cessé et rien ne vient donc déranger la patience de Victoria. Elle l’attend.

Il va venir la retrouver. C’était son message, une invitation. Écrit en gros titre sur un livre à la reliure en cuir rouge. Les magnifiques images qui l’illustrent ont séduit la jeune artiste. Romuald savait qu’à l’intérieur, chacune des pages toucherait l’âme de Victoria.

À l’opposé du moulin, Victoria imagine que Romuald attend le bon moment. Adossé lui aussi, le regard levé vers le ciel, il partage avec elle le même spectacle céleste. Il tient dans une main, une rose blanche qu’il cultive lui-même. Ce bouton tout juste éclot, dégage un parfum intense et subtil. Romuald approche sa bouche tout près et lentement, souffle dessus pour envoyer la fragrance envoûtante dans la direction de la jeune femme. Victoria sait que si elle hume l’essence de cette fleur dite « des amoureux », elle sera sienne pour la vie dans les minutes suivantes. Elle suppose qu’à l’instant où elle se retournera pour respirer un peu plus en profondeur l’air qui l’enveloppe, elle apercevra Romuald dans l’arrondi du petit moulin. Attend-il cette rencontre depuis longtemps ? Elle pense que oui. Sinon comment expliquer qu’il est là avec sa longue mèche brune flottant dans l’air tiède, vêtu d’un simple veston et d’un pantalon en lin beige ? Sa peau luit sous l’effet de la clarté de la lune. Le reflet de ses yeux verts apporte une note colorée au crépuscule alors que la blancheur de son sourire parfait, souligne avec discrétion son visage fin. Son cœur bat fort dans sa poitrine. Il est impatient et n’attend plus qu’une seule chose : qu’elle comprenne qu’il l’a attiré grâce à l’odeur intense de la rose. Elle veut s’approcher de lui pour lui donner un premier baiser. Celui qui les unira pour l’éternité. Consciente qu’à partir de cet instant, elle va changer le cours de sa vie, elle hésite. Elle attend encore, fait un pas en arrière, penche la tête du côté droit tout en se grattant le front, lève les yeux au ciel, attendant sûrement un message venu de l’univers. Les minutes s’écoulent et Victoria reste dans la même position. Figée par la beauté de la scène qui se déroule devant elle. Prolonger le plaisir jusqu’à la fin.

Il est là le bonheur de Victoria.

 

Mais ce n’est pas encore le bon moment.

 

Pas tout de suite.

 

Il manque encore quelques touches essentielles de nuances pour magnifier ce tableau unique. Minute après minute, au rythme du temps, les couleurs de l’aquarelle vont se sublimer et donner à Victoria un sens à sa réalité. Durant de longues journées, seule enfermée dans son atelier, elle vécut une passion secrète avec l’homme qu’elle peignait de sa main d’artiste. Du simple titre d’un livre, un amour imaginaire est né, procurant à Victoria un bonheur immense et indescriptible qui la fit vibrer comme elle n’avait encore jamais vibré. Cette fois-ci, elle caressa différemment du bout du pinceau sa toile en coton blanc. Elle se délecta de donner vie à chaque millimètre. Elle joua avec les formes, les volumes et les couleurs. Reproduisant à la perfection les plus petits détails du lieu où elle s’imaginait avoir rendez-vous. Ce fut la plus belle des expériences qu’elle n’ait jamais vécu. Pour la toute première fois de sa vie d’artiste, elle a pris tout son temps avant de terminer son œuvre, car elle savait que s’achèverait son histoire dès qu’elle donnerait le dernier coup de pinceau en signant en bas à droite de son initiale : V.

Ce rendez-vous peint à la main sur une toile en coton, immortalise la vie amoureuse et imaginaire de Victoria.

 

 

                                                                                                      

05 Dec 2019

Le règne façon princesse Bérénice

Pensée # 88

Le règne façon princesse Bérénice


Lorsqu’elle était enfant, la gentille petite princesse Bérénice apprit qu’un jour, elle serait reine. Durant des années, elle s’entraîna donc à cette fonction ô combien compliquée ! Un professeur particulier spécialisé dans les futurs rois et reines lui donna les cours nécessaires à son rôle à venir.
Bérénice excellait dans toutes les matières à l’exception des mathématiques. Elle détestait les opérations et les problèmes. Malgré cela, ses parents, le roi et la reine, voyaient en elle, une enfant exceptionnelle dotée d’une intelligence incroyable. Ils étaient si fiers d’elle, qu’ils refusaient de voir les travers de leur chère petite fille. L’amour les rendait aveugles et personne ne devait leur dire le contraire, sous peine de fortes sanctions. Il faut dire qu’elle était si jolie, si drôle et si joyeuse, qu’elle ne pouvait qu’attirer de la sympathie. Elle n’était alors qu’une enfant…
Un jour, le roi, son père, qui ne supportait plus sa mère, la quitta pour une femme vivant dans un autre royaume. La rage, la fureur de l’épouse trahie se décupla et les jours de Bérénice n’étaient plus aussi sereins. La reine garda sa fille, le château et tous leurs biens et le père habita dans la chaumière de sa nouvelle femme. La princesse venait deux fois par an lui rendre visite et partagea sa couche avec les enfants de sa marâtre. Elle aurait voulu son père, pour elle toute seule, mais n’y parvînt pas.
C’est à cette époque-là que Bérénice comprit l’intérêt d’apprendre la subtilité des mathématiques et notamment de la division. Diviser devenait soudain la solution à tous ses problèmes. C’est ainsi qu’à chaque visite chez son paternel, la princesse s’entraînait à cette action. Et il faut avouer qu’elle la maniait d’une main de maître !
Les années passèrent…

Aujourd’hui, la princesse Bérénice est la reine de son royaume. Pour arriver à ses fins avec le roi et la reine, elle pratique toujours habilement et sans scrupule ladite opération.
(L’absence de miroir dans son château nous fait supposer la raison de tels agissements. Voir son reflet aurait sûrement tout changer !l)

Peut-être qu’un jour, quelqu’un osera lui dire que l’art de diviser ne s’utilise jamais avec les gens qui nous donnent tout leur amour.

Justine César

 

06 Nov 2019

Le plus précieux cadeau au monde

Pensée # 87

Le plus précieux cadeau au monde

Personne ne se souvient de ce cadeau que l’on nous offre lors de la première seconde au premier jour de notre existence. Nous recevons pourtant tous le même. Il est beau, pur, immensément grand. Il est puissant, si puissant qu’il n’existe pas de mot assez fort pour le définir exactement.
Il est absolu, infini. Que nous naissions cadet ou aîné, en venant au monde, nous sommes immédiatement plongés dedans.
Les mois où nous nous développons à l’intérieur de son corps, notre mère ressent son cœur s’emplir d’un bonheur indescriptible.
Puis vient le jour J.
Notre premier cri, donne le ton de notre vitalité.
C’est à ce moment là que nos parents nous offrent L’amour; le plus précieux cadeau qu’il soit au monde. Il durera toute notre vie. Il s’ancre en nous dès notre premier souffle. Il nous porte, nous permet de grandir, de nous épanouir. Il est vital à chacun d’entre nous car il est celui qui nourrit notre âme d’enfant jusqu’à la fin.
Voila pourquoi nous avons tant besoin de recevoir et donner de l’amour. Simplement parce qu’il est en nous depuis le jour de notre naissance.

Justine César

track