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03 Jul 2018

Dis moi, Promets-moi

Pensée #31

Dis moi qu'un jour je revivrais ces moments d'amour.
Promets-moi qu'un jour je partirai là bas...Dis moi que je serais si loin que personne ne troublera mon exil. Et je promets que l'inutile ne fera pas parti du voyage. 
Promets-moi de me laisser contempler les nuages sans jamais t'en lasser et de respecter mes longs silences sans venir les briser.
Promets-moi que le bonheur ne mourra pas et surtout dis moi que tu y crois.
Dis moi que tu me promets, comme si j'étais encore une enfant buvant les paroles des grands.
Dis moi que je serai l'unique raison ... Celle qui fait de toi la personne qui, aujourd'hui me promet. 
Dis moi tout ce que tu veux, promets le moi...
Dis moi aussi que même si tu ne fais qu'en parler, tu le feras les yeux dans les yeux en me tenant la main. 
Souviens toi de notre rencontre, rappelle toi lorsque nous nous sommes déchirés et après ...
Promets-moi qu’un jour on se trouvera, dis moi que l’on vivra mieux que par le passé et jure moi que nous terminerons en beauté cette vie pleine de promesses... 
Dis moi qu'après rien n'est vraiment fini ... 
Promets moi que tout ça, tu ne le diras qu’à moi.

25 Jun 2018

Oui

Pensée #30

OUI... elle a dit oui!

Pour le meilleur et pour la vie. 
Lui aussi a dit oui... Parce qu'elle est la femme qu'il a choisi pour partager ses soucis, ses joies et son lit...
Il y a quelque larmes sur ses joues alors elle lui serre encore plus fort la main au moment de prononcer les vœux sacrés.
Sur le pas de porte de la mairie, une pluie de confettis colorée tombe sur les mariés. On aperçoit leurs alliances encore toutes neuves briller sous les flashs du photographe professionnel alors qu’ils se lâchent un instant la main afin de saluer leurs hôtes sur le parvis. 
Derrière la 2 chevaux grise et blanche ornée de lierre et de gypsophile, suivent en file indienne les autres véhicules décorés d’un noeud en chanvre noué de rubans orangés.

Ce samedi vingt six mai, il fait très beau, un léger vent soulève les mèches de cheveux bruns et bouclés de Sandra. Les centaines de fleurs en dentelle cousues sur le bustier de sa robe, donnent l’impression qu’elles dansent alors que le drapé en voile s’échoue avec élégance sur le sol laissant derrière elle une courte traîne. Le trois pièces en lin bleu de Philippe met en valeur son charisme et l’on ne peut que baisser les yeux devant ce marié aux chaussures décalées. 
Assise sur une balle de foin en guise de canapé, Justine observe l’effervescence de ce jour inoubliable alors que le cocktail aux fruits abondants a trahi sa soif au lieu de l’étancher. 
Dans la grande salle à manger aux murs en pierres sont accrochés au plafond, entre les vieilles poutres, des immenses attrapes rêves. Les tables rondes sont préparées avec soin et délicatesse. Sur chacune d’elles, un camaïeu de pivoines roses bondent les vases en verre transparents. Déposées un peu partout, des bougies scintillent réchauffant un peu plus nos cœurs joyeux. 
Sur la table devant Justine se trouve une coupe pleine de dragées roses et blancs. Elle ne sait résister au goût de l’amande des plus raffinés de ces douceurs emblématiques et démunit sans scrupule ceux qui auraient souhaiter en déguster.

L’heure est venue, la pyramide de coupe est si haute que les amoureux doivent verser le magnum de champagne sur la pointe des pieds. Par la suite, trois différentes parts de gâteaux sont servies afin de ne laisser personne affamé.

Enfin, enlacés, les yeux dans les yeux, Sandra et Philippe ouvrent le bal sur une des plus belles chansons d’amour anglaise.

« I FIND A LOVE FOR ME, DARLING JUST DIVE RIGHT IN, AND FOLLOW MY LEAD.... »

Comme le titre de cette mélodie, ce 26 mai 2018 était tout simplement 
PERFECT.

18 Jun 2018

Recette salade de Beauté

Pensée #29

Tout d’abord, choisissez la base sur laquelle vous allez disposer vos ingrédients. Il existe plusieurs formes et plusieurs couleurs, prenez le temps nécessaire afin de bien choisir. 
Ensuite, il vous faudra:
-Une tignasse selon votre goût 
-Deux yeux au regard de braise et/ou espiègle, avec sourcils. Et évitez les cernes!
-Un nez à votre convenance (pas trop imposant cela risque de déplaire à la longue)
-Deux joues fermes avec pommettes saillantes.
-Une belle bouche de taille normale, couleur rosée du matin.
-Trente deux dents blanches avec si possible un sourire radieux en permanence 
-Un front lisse plus ou moins grand.
-Un menton sans protubérance car cela risque de déséquilibrer l’ensemble.

Ajoutez à ces ingrédients de choix, une belle voix. Évidemment, suivant votre préférence vous la choisirez peut être rauque, peut-être douce, peut-être enrouée, il est même autorisé de la prendre sexy. Dans ce cas là, votre salade sera pimentée plus que les autres. 
Il manque le plus important à mon goût. C’est le parfum. Celui qui se dégage de cette salade doit impérativement vous séduire car il est l’essence même du plaisir. Lorsque vous fermerez les yeux, seules ses effluves empliront vos narines et exalteront vos sens. 
Parce qu’en définitive... la beauté ne se mange pas en salade.

16 Jun 2018

Le recueil de Juliette

Pensée #28

    Juliette traverse doucement les allées en gravier et arrive devant la haute croix se trouvant au centre. S’adossant à son pied en pierres dont la mousse en a recouvert une partie, elle retire sa ballerine droite car un petit caillou s’est glissé à l’intérieur et l’empêche de faire un pas de plus. Secouant sa chaussure, dans le silence du lieu, elle arrive à entendre tomber la minuscule pierre gênante. Enfin soulagée, elle reprend sa route jusqu’à sa destination finale. 
     Assise face aux collines du Lauraguais, elle plonge dans ses pensées. Le cers est frais mais le soleil doux à cette heure de la journée réchauffe les parties découvertes de son corps. Tout près de là, les cris des enfants dans la cour d'une école, lui rappellent que la vie demeure tout autour. Le chant des oiseaux, les stridulations des grillons, le froissement des milliers d'épis de blé séchés apaisent sa tristesse momentanée. 
     
        Lorsque Juliette était petite fille, sa mère l’amenait là bas avec elle afin de se recueillir sur la tombe où le nom de son père était gravé. A chaque fois, à chaque visite, la fillette la regardait pleurer alors qu’elle lui tenait fermement la main. Triste de voir sa mère dans cet état et n’osant plus dire un seul mot, Juliette tournait son regard vers un jeune cyprès tout juste planté. 
       Tout en sanglotant, elle lui avait dit : « Tu vois ma chérie cet emplacement sur la gauche? Et bien, c'est là que je veux être enterrée, j’ai acheté ce petit terrain pour reposer près de mon père. L’heure venue, je veux que tu fasses construire un caveau ici où mon nom sera gravé. »
        D’une voix fluette Juliette avait répondu: « Oui maman, d’accord ».

       Cet arbre emblématique des cimetières est aujourd’hui devenu gigantesque, il est si imposant qu’il donne l’impression d’être le gardien de ce lieu. 
     Comme à chacune de ses visites, depuis huit ans maintenant, elle observe le nom gravé en doré sur le marbre rose. Assise en tailleur au beau milieu du caveau, Juliette parle à celle qui lui a donné la vie. 
Comme si elle était là, devant elle...

27 May 2018

Une fête

Pensée #27

Elle porte en elle le bonheur, durant neuf mois. 
Plus il grandit, plus il bouge, il lui mets des coups de pieds, il veut lui dire qu’il est bien là, bien vivant !
Elle caresse sans cesse son ventre rond, veut lui prouver qu’il a toute son attention. 
La douleur de la délivrance à venir l’angoisse pourtant. Elle sait que le temps de la séparation approche un peu plus chaque jour. Ce sera une épreuve, il lui faut passer par là. Après ça, elle connaîtra le choc émotionnel, tenir dans ses bras celui qu’elle portait dans son ventre effacera toutes ces craintes. 
L’amour jaillit en ce jour de naissance.

Le premier enfant né, donne aux femmes le titre le plus convoité: celui de mère. Entendre une voix vous appeler « maman » est déjà un cadeau qui dure toute la vie. 
Chaque année, un dimanche du mois de mai, une fête est en leur honneur. 
Des fleurs cueillis dans le jardin, des dessins aux crayons de couleur, des mots d’amour ... peu importe le présent.

« Bonne fête maman » suffit à leur bonheur.

24 May 2018

Le chemin de la vie

Pensée #26

C’est certain, nous avons tous deux choses en commun. 
La naissance et la mort.

On nous a mis devant nous, un chemin. Sa distance est prédéfini et nous devons le prendre sans en avoir le choix.
Au tout début, tout en donnant la main à nos parents, nous marchons avec peu d’entraves car au moindre petit problème, ils nous portent et nous protègent. L’insouciance est là, hélas, elle nous quittera plus tard...
Arrivés à l’adolescence, nous lâchons leur main, car nous savons désormais et surtout, mieux que quiconque, éviter les averses et les vents violents, pensant que c’est juste ça, la vie. Notre assurance a marcher comme nous l’entendons est parfois insupportable aux regard des autres.
Et le temps fait le reste...

Enfin adultes, se profile alors devant nous, le long chemin de notre vie. 
Nos parents nous ont lâché la main. A présent, c’est à nous qu’il appartient de faire les bons choix car ce sont eux qui vont nous permettre d’avancer comme nous le souhaitons.
Il y a de grands arbres centenaires qui longent la route. Lorsque le soleil nous accompagne, ils nous procure le bonheur que nous recherchons tous, mais les nombreuses feuilles ombragent malheureusement et trop souvent, notre parcours. 
Nous allons vivre des intempéries de différents niveaux. 
De la petite pluie au déluge, de la brise à la tornade qui ravage tout sur son passage. 
Parfois même, un arbre se couchera sur notre chemin, nous bloquant momentanément. Ce sera à nous de trouver le moyen de continuer en le contournant ou en l’affrontant.
Certains lâcherons la main de leur partenaire à ce moment là ou bien lorsque le chemin de divisera. Il arrive que leurs envies diffèrent et déclenchent un cataclysme qui bouleverse et modifie leur randonnée à deux.

Les saisons apportent des changements plus ou moins agréable avec des températures plus ou moins clémentes et la beauté des paysages devient plus ou moins attrayante. Ce sont elles qui donnent autant de piquant à notre circuit et le ponctuent de petits bonheurs. Saisissez les, il y en a plein!
Et puis, notre corps s’affaiblit d’année en année, épuisé par les nombreuses intempéries qu’il nous a fallu combattre.

Au bout du chemin, un banc nous attends tous. Il est installé sur un petit pont de pierre au-dessus d’un ruisseau . L’eau vive coule. Elle emporte avec elle, nos regrets, nos soucis. Nous pouvons lui confier tout ce que nous n’avons plus besoin et qui nous a ralenti durant notre longue route.

Je m’assiérai, je fermerai les yeux et reverrai le chemin parcouru.
Je froncerai les sourcils, c’est sur! Un rictus se posera un court instant sur mon visage et puis, avant de rendre mon dernier souffle, j’esquisserai un sourire car je sais que je garderai en moi uniquement le meilleur de mon chemin de vie.

21 May 2018

J'étais la reine

Pensée #25

Sans vouloir lui faire peur, je suis passé par la fenêtre et j’ai choisi une énorme poutre au plafond pour me reposer un peu.
Je ne savais pas que cette halte terroriserait les habitants de cette maison.
Soudain, on m’a frappé violemment, je ne m’y attendais pas alors j’ai fuis par la même fenêtre.
Ne sachant pas où me réfugier, j’ai volé un court instant jusqu’à ce que là, devant moi, je trouve l’endroit idéal afin qu’elles construisent mon royaume .
Par centaines, elles dansent. Elles m’ont trouvé.
En quelques minutes, mes ouvrières ont appelé toute ma colonie. Enfin, je suis rassurée, mon essaim est sur le point d’être érigé.
Je ne suis plus seule, je ne suis plus vulnérable, entourée par tant de considération, je suis prête à jouer le rôle auquel je suis destinée car je suis la seule femelle fertile parmi toutes les autres.
L’arrivée en masse de mes ferventes admiratrices a malheureusement provoquée la torpeur.

La sirène retentit, le gyrophare bleu tourne. 
De plus belle, ma survie est alors assurée mais elles sont si nombreuses, qu’elles terrifient les hommes en tenues de protection contre leurs attaques. Ils n’ont aucune pitié pour ma colonie.
D’une lance, ils pulvérisent sur moi et sur mes congénères, le poison mettant fin à mon règne. 
Coincée dans un recoin, introuvable, je ne peux plus m’en déloger, il est trop tard, je sais que je vais mourir. 
Intoxiquées, nous succombons à cet acte terroriste sans avoir la chance de quitter l’essaim que nous n’avons même pas eu le temps de consolider.

J’étais la reine des abeilles, au début d’une vie qui devait durer 4 ans.

 

17 May 2018

Le navire était trop beau

Pensée #24

Le voyage était prévu pour une durée indéterminée. Ils le savaient car avant d'embarquer, ils avaient signé, en bas de la page, le contrat qui les liait.

Ernest, le capitaine, est un homme agréable au premier abord. D'un caractère impitoyable, il n'a aucune compassion pour ses hôtes. Il a juste besoin de personnel expérimenté pour naviguer sur l'immense océan se profilant devant lui.

Il y a quinze ans, Milton, un jeune homme plein de bonne volonté, pose ses valises sur ce magnifique navire où il va pouvoir faire ses preuves. Rapidement, il excelle dans son domaine et malgré qu'aucune reconnaissance ne lui soit apportée par son capitaine, sans un mot et sans broncher, il continue droit devant lui.

Linette est la seconde à monter à bord. Cette jeune femme est très utile au capitaine, mais aussi aux autres membres de l'équipage. C'est elle qui s'occupe de tout ce que les hommes de ce bateau ne peuvent pas exécuter. Elle devient très vite indispensable au bon fonctionnement du trois mât. Très complice avec Milton, elle se confie souvent à lui.

Ernest, dont la réputation de tyran n'est plus à faire, a du mal à garder le personnel qu'il embauche. Tout au long de ces années, Milton voit alors défiler un nombre impressionnant de postulants, souhaitant faire partie eux aussi, de ce prestigieux voyage. Aucun ne supportera longtemps les réactions épidermiques de leur supérieur et ils accepteront même avec plaisir, d'être jeté par-dessus bord par leur bourreau. Seul Milton tient le coup, mais il ne reçoit pas de médaille, ni la moindre félicitation. Pourtant, il le mériterait vraiment !

Durant ces périples, ils essuient de terribles tempêtes, avec des vents si violents qu'il leur est difficile de tenir debout. Un incendie vient même stopper leur odyssée quelques temps, mais Ernest les installe dans une embarcation de fortune afin qu'ils continuent d'avancer sur l'eau.
Le navire enfin réparé, leur croisière reprend la mer de plus belle.

Kellian, un très jeune garçon, bourré d'énergie, arrive treize ans après Milton. Il est très motivé et comprend vite qu'il doit faire ses preuves rapidement avant d'être lui aussi poussé à l'eau sans avoir eu le temps de dire ouf !
Linette et Milton le prennent sous leurs ailes et Kellian trouve ainsi sa place dans l'équipe.
L'excessif capitaine oppresse, persécute son entourage. Il exige souvent, sans aucune considération. Cela lui portera sûrement préjudice, un jour prochain. Parfois, ses conseils, ses idées sont excellentes, mais sans l'art et la manière, il ne peut que récolter ce qu'il sème.
Constant embarque deux ans après Kellian. C'est le plus vieux de tout l'équipage, mis à part Ernest qui arrive sur ses soixante ans.
Cet homme d'un caractère entrepreneur, chamboule l'organisation mise en place par le capitaine. Il est directif, ferme, mais propose une façon de naviguer qui fonctionne dans le calme, le respect et l'harmonie. En peu de temps, Milton retrouve l’équilibre qu'il lui manquait pour travailler correctement. Linette, d'un caractère fort, accepte tout de même d’adhérer aux nouvelles règles instaurées par Constant. Quant à Kellian, il devient en quelques mois, plus sûr de lui, plus efficace.
Au passage, Bérenger, un autre volontaire monte sur l'embarcation. Il est très jeune lui aussi et soutenu par Kellian, il apprend à son rythme.

Ernest, le capitaine se sent soudain inutile. Pourtant son souhait de réussite est bien réel !
Trop beau pour être vrai, il n'y croit pas !
Il voulait pourtant voguer sur l'océan sans se préoccuper de comment son équipage faisait pour atteindre les objectifs que lui-même fixait. Impuissant, comme un lion en cage, il rumine, ressasse, tente de reprendre le contrôle, en vain.
La vitesse de croisière lui semble être une insulte à son ego. Il n'y était pas parvenu depuis longtemps. Alors une question le ronge: «Comment Constant s'y prend-il pour insuffler ce dynamisme dans l'équipe et provoquer une telle inertie, sans un seul cri ni remontrance blessante? ».
Parfois, lorsque tout va trop bien, notre inconscient nous pousse à commettre des actes incompréhensibles sur le moment, afin de nous prouver que nous avions bien raison de nous méfier.
Se méfier de quoi ? On ne sait pas pas !
Tel est le cas du capitaine Ernest.
Un matin du mois de mai, emporté par la colère, il prend une hache, sort sur le pont, et de toutes ses forces, il fracasse son navire de multiples coups. Encore et encore, il tape fort et détruit en quelques heures, des années de traversée en mer.

Linette dégoûtée de voir basculer sa vie, saute par-dessus bord, et disparaît dans l'immense océan.
Kellian et Bérenger restent là, sans savoir comment réagir alors que Milton et Constant continuent d’écoper le navire en perdition, en attendant de voir où et comment il échouera.

Il fallait s’y attendre, ce sabotage va avoir des conséquences sur leur moral. Troublés, affaiblis, ils perdent leur entrain et leur joie de vivre. Ils oublient le temps d’un instant, qu’ils sont une équipe solide et soudée.
Avec de la volonté et malgré les pieds dans l’eau, ensemble, unis, ils sont capables de tenir la barre afin de continuer leur traversée, sans se préoccuper de leur capitaine dont les actes sont tordus et les attitudes nonchalantes. 
Plus ils écopent et plus il y a de l’eau. Ernest leur demande avec férocité de continuer leur labeur comme si de rien n’était. Certains soupçonnent même, qu’en douce, cet homme fourbe ose continuer à mettre des coups de haches sans aucun scrupule.
Parce que même s’ils ont l’impression que le bateau est fichu, même si leur croisière a perdu de son charme, ils n’en oublient pas l’essentiel:  ce sont des marins !
C’est le devoir qui les a toujours poussés en avant pour aller encore plus loin. Il est la clef de leur motivation. 
Ils ont tous le même but, celui d’arriver à bon port et la seule solution pour y parvenir semble être celle d’isoler Ernest. Après une décision collective, ils enferment donc leur pitoyable capitaine dans la cale, les mains vides.

Peu importent les conséquences de leur acte mutin, ils savent qu’ils ont pris la seule vraie décision possible pour assurer la sécurité de tous, y compris du pauvre malheureux. La perte de Linette était déjà bien assez lourde.


Constant, qui n’accepte jamais l’échec, leur dit alors:


« Allez les gars! En avant ! Nous allons prouver que sommes toujours aussi vaillants, et plus vaillants encore durant un naufrage. Et tous ensemble, nous allons réussir :  c’est ça une équipe ! À nous tous, nous arriverons à bon port, je vous l’assure, mais uniquement si nous gardons en tête notre objectif de départ. Prenons ça, comme un défi!».


Alors, sans dévier du cap, la tête haute, ils regardent ensemble l’horizon et bientôt, ils sentent leur motivation revenir à eux. 





Les pensées de Justine César. 

07 May 2018

Attendre

Pensée #23

Attendre...

Attendre et attendre encore...
La nuit noire me ralentit. Comme une chance, les éclairs illuminent par fraction de seconde ma route, et puis vient le déluge inondant l’asphalte brillante.
Devant moi, j’aperçois les signaux de détresse oranges, ils clignotent comme pour me dire : « Attention !! Il y a un danger! ».
Instinctivement, mon pied droit obéit, il appuie sur cette pédale de frein qui immobilise ma voiture en un cours instant.
Derrière moi, la file de véhicule s’allonge à l’infini.
Inutile de râler, inutile de grogner, je prie pour qu’aucune vie ne soit prise ce soir.
J’ai appris la patience depuis déjà longtemps, alors je m’occupe en écoutant les gouttes de pluie se fracassant avec violence sur mon toit ouvrant.
Attendre... 
Attendre et attendre encore... 
Ma prière est exaucée, aucune vie humaine ne s’en est allée!
Un immense peuplier au bord de l’autoroute voulait juste que l’on prête plus d’attention à sa grandeur alors il profita d’une rafale pour nous couper la route et finir sa vie, allongé sur l’autoroute A61 en direction de Toulouse.
Après deux heures d’une inconfortable position et en raison de sa gênante chute, il finit en rondin tronçonnés à la hâte. 
J’ai fini d’attendre... l’orage est passé.

17 Mar 2018

Barbara et Jules (Les histoires vraies)

Pensée #21

On dit qu’après la pluie vient le beau temps. 
Elle connaissait cette expression qui lui était très familière, mais elle ne savait pas à quel point elle allait l’aider à tenir le coup durant ces longues années.
Après un divorce pénible, Barbara rencontre Jules. 
Plus jeune qu’elle, il tombe en amour pour cette jeune femme désormais indépendante. Elle voit en lui, le renouveau d’un amour perdu récemment et c’est donc sans réserve qu’elle succombe à ses charmes.
Derrière le visage d’ange de Jules, se cache un démon. Sa jalousie maladive emporte rapidement le couple dans une spirale négative et malsaine. Amusée par tant d’égard, au début, Barbara accepte les crises perverses de son amant. Elle pense qu'il ne peut s'agir que d'une belle preuve d’amour et rien d'autre. 
Devenant de plus en plus violentes verbalement, leur disputes sont un prétexte de réconciliation sous la couette. 
Côté pile, ils s’aiment à en crever, la puissance de leur sentiments l’un envers l’autre est démesurée.                          Côté face, ils se déchirent avec une intensité à faire peur.
Alors, comme un pansement à leurs féroces querelles, ils recollent les morceaux avec la seule chose qu’ils ont en commun: un amour passionnel. 
Un an passe, elle le quitte ne supportant plus sa jalousie nocive.
D’autres prétendants traversent son célibat durant trois mois, sans qu’aucun d’eux ne soit à la hauteur des émotions que Jules lui apportait. Il lui manque, tout simplement. 
En un coup de téléphone, ils se revoient en se promettant des égards basés sur l’harmonie dans leur couple. Malheureusement, Jules ne tient pas parole lorsqu’il apprends les aventures frivoles que sa belle s’est autorisée en son absence non désirée. 
Avec plus de violence, leurs désaccords en viennent aux mains et sans y prendre garde, Barbara plonge dans un univers dont elle ignore encore les circonstances. 
Elle appelle à l’aide. Sa meilleure amie, ses parents et même une psychologue sont les acteurs de cette descente en enfer. Mais Barbara est accro, il est trop tard et comme une camée, après des plaintes à tous ceux qui veulent bien l’entendre, elle replonge encore plus profondément dans un monde où personne ne peut plus rien pour elle. Son caractère fort s’éteint au profit d’une soumission non équitable. 
Elle est la seule désormais à prendre en main sont destin. Encore faut-il qu’elle en ai l’intention. 
A chaque rechutes avec Jules, elle ment. Elle cache au peu d’entourage qu’il lui reste, qu’elle le revoit car elle croit l’aimer plus que sa vie. Ses mensonges honteux lui font perdre la plupart de ses amies si précieuses, à une époque plus joyeuse. Mais elle s’en moque, son monde, c’est Jules et ça lui suffit! Ce persuade t’elle. 
Après cinq ans de calvaire, d’insultes, d’infidélité, elle s’en sors victorieuse en un simple coup de fil. Elle a puisé dans ses ressources intérieures le peu de caractère qu’il lui restait. Ses paroles ont enfin pris le pouvoir sur ce pervers narcissique qu’elle pensait aimer inconditionnellement. 
Gravés dans sa mémoire les blessures psychologiques sont devenus des murs si haut que personne ne pourra plus jamais les franchir.

A celle qui se reconnaîtra

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